J'étais là, pas très loin... Sur mon vélo dans le vent et la pluie. En pleine course-relais avec l'homme de la maison, réunions le soir pour moi lundi, mardi, jeudi, pour lui mercredi et vendredi :-( Dans des salles d'attente, chez le médecin puis au service radiologie avec Gilles pour une radio de la clavicule
(crainte qu'elle soit fissurée après une chute le week-end dernier, mais heureusement rien de grave pour finir, ouf). La tête dans le frigo à chercher des idées de menus sympas e
t vite prêts. Au boulot, à expliquer à deux petites soeurs, de 7 et 8 ans, que leur maman dort dans la rue, après avoir connu tant de drames et de galères, et pour finir perdu son logement : leurs larmes qui coulent alors qu'elles regardent la nuit qui tombe et la pluie qui bat les carreaux, le coup de fil passé avec les enfants à cette maman, sa voix à elle qui s'étrangle quand sa fille lui demande, la voix pleine de sanglots
"mais tu dors où?"... et sa réponse
"je ne dors plus, je ne dors pas"... l'impuissance qui déchire et le coeur qui explose... J'étais à tenter, là-bas, de rayer des lignes sur la liste des choses à faire (mais la liste s'allonge au fur et à mesure...) J'étais dans le divan avec Félix sur mes genoux à lui lire Popi ou Mimi. Larmes aux yeux, à 21h sur les rails du métro (!) pour récupérer papiers d'identité et cartes de sécurité sociale de toute la famille
- faudra que je vous raconte ça à l'occasion. Et quelques minutes plus tard, dans le métro suivant, avec un sourire banane, après une course poursuite improbable de deux étudiants qui m'ont rendu l'autre moitié de mes papiers que je croyais perdue à jamais. J'étais au téléphone à organiser la participation de mes deux grands à la prochaine
Zinneke Parade, chouette ! Avec Romane à découper et bricoler les cartons d'invitation à son anniversaire. J'étais, en coup de vent, dans les magasins en soldes, à essayer "d'être raisonnable", c'est à dire à la fois de ne plus rien acheter pour Romane dont les tiroirs débordent
(mais les tentations sont quand même drôlement plus grandes pour une fille, c'est pas votre avis?), ni de loucher sur la nouvelle collection... J'étais au supermarché avec Félix poussant son ours dans sa mini-poussette, comme un rayon de soleil décrochant des sourires fiers et irrésistibles à tous les clients croisés. J'étais à la sortie de l'école pour récupérer Romane et une de ses copines chéries
-la nièce de Miss Belgique, excusez du peu ;-)- qui venait dormir pour la première fois à la maison. Dans les rayons de la bouquinerie à la recherche d'
Anna Karénine, que j'ai très envie de lire après avoir écouté
ça sur
ses conseils. La tête levée à scruter le ciel en espérant une éclaircie. A rêver à l'été, à l'Italie : on retournera une semaine à l
a rivière, yes! J'étais là, samedi matin à 6h45, à prendre un premier café à la table de la cuisine, après un réveil matinal de Monsieur F.