Août 2001, quelques jours avant la première rentrée
Il me semble que c'était hier... Visage rond, cheveux blonds presque blancs après l'été, joues roses et petite main serrée dans la mienne. Au seuil de l'école. Pour la première fois. Juché sur mes épaules ou sur le "buggy-board", derrière son petit frère, nous avons fait et refait ce chemin ensemble, tant de fois, au fil des semaines et des mois... nous avons inventé des rituels -le rideau déchiré et inquiétant de l'ancienne épicerie, l'abeille morte au milieu d'un ensemble de petites sculptures africaines à une fenêtre-que leur propriétaire n'époussetait pas souvent, apparemment :-). Et récité ensemble, par coeur, nos histoires préférées -"Le Doudou méchant", "Roulé le Loup", "Les histoires folles de Monsieur Pol", ...- des dizaines de fois.
Avec lui j'ai appris les premiers rituels de l'école, le choix des collations,
le cahier de chansons à décorer le week-end,
les copains choisis par lui - choix parfois teinté de mystère pour nous,
les goûters d'anniversaire, la fancy-fair...
Nous avons accompagné ses premières fois qui étaient aussi les nôtres. Nous avons grandi avec lui.
On se comprend d'un regard, et depuis la naissance de Félix je compte sur ce grand pour tellement de choses que j'ai déjà regretté plusieurs fois intérieurement qu'il ne puisse pas prendre le volant. ;-)
On se comprend d'un regard, et depuis la naissance de Félix je compte sur ce grand pour tellement de choses que j'ai déjà regretté plusieurs fois intérieurement qu'il ne puisse pas prendre le volant. ;-)
Aujourd'hui dans un soleil éclatant et brûlant de début d'été, avec une vingtaine de ses copains (dont la majorité était déjà là avec lui dans cette première classe de 1e maternelle "accueil") il a reçu son certificat de primaires, dans la cour au grand hêtre rouge où avaient été pour l'occasion placées quelques chaises en demi-cercle. Les yeux plissés par la lumière et la gorge un peu serrée, j'ai applaudi, bien sûr, avec les autres.
Temps suspendu... comme s'ils hésitaient avant de franchir pour de bon la frontière...
Sera-t-il, demain, pour nous comme un étranger, par son voyage dans ce pays d'adolescence ? Un être hirsute et grognon viendra-t-il un matin remplacer l'enfant lumineux que nous avons connu - et tant aimé- comme dans l'excellent "Zagazou"? Pourrons-nous apprendre la jonglerie, le contorsionnisme, entre les langes et les tétées de Félix et les négociations, Internet, copains, marques (?) avec un ado?
Demain, oui. Demain...
Pas de photos de la cérémonie... Je n'avais pas oublié l'appareil photo, mais bien sa batterie, mise soigneusement à recharger ce matin... :-((
9 commentaires:
La gorge serré, je comprends, comme à tous les moments de passage.. Pour nous ce sera la première rentrée en septembre :o)
moi qui suis au début du chemin... je partage ton émotion!
Magnifique... ;-)
gloups...
oh les émotions... pfiou,...
et moi qui n'en mène pas large alors que monsieur J. ne fait qu'entrer en 1e primaire...
c'est pas gagné.
tu nous raconteras hein?
Ce souvenir restera dans ton coeur de ce grand et bel enfant;)
le temps passe définitivement trop vite... on l'a à peine vu grandir ce gilles!!!
tu me fiches la larmichette à l'oeil là ! Que le temps file vite ... bien que parfois il semble suspendu pour cause de fatigue et d'impression de récurrence...
mais ! mais ! tu le décris si bien : nos petits poussent TROP vite !
Bise à ton grand : on aurait bien aimé la photo... tant pis ! On imagine !!!
J'aime bien le titre de ton billet...
Et t'as raison, on grandit avec eux...
Oui, un vrai grand écart... faut être très souple, quand dans la maison se côtoient bébés et ados... et que les journées commencent à 7h avec les uns et finissent (trop) tard avec les autres... Mais demain est un autre jour!
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