22 novembre 2010

Lectures

Lollipop me demande de parler de mes livres... Alors j'en profite pour raconter mon histoire de lecture...
1.
Tout commence ou presque avec ce livre de Dick Bruna. Mon préféré. J'ai trois ou quatre ans et je le connais par coeur. Je le "lis" en même temps que ma maman. Le livre est perdu aujourd'hui mais je me souviens de l'histoire (un petit chien aide une maman qui "pleure toutes les larmes de son coeur" à retrouver sa petite fille perdue...) . C'est cela qui a décidé ma mère à m'apprendre elle même à lire, vers 4 ans et demi 5 ans, avec un livre de lecture de Daniel et Valérie. Exactement comme je le ferai moi-même pour Martin, vingt-cinq ans plus tard, avec la méthode des Alphas. 
Quand j'entre en grande section, donc, je "sais déjà lire"... et ce goût de lire ne me quittera plus... De l'époque où quand même on me lit des histoires, il en reste d'autres bien sûr. Le trésor qu'est la grande pile de "Belles Histoires de Pomme d'Api". Et puis "Odette" de Ph. Dumas, dont je garde un très joli souvenir...
2. Deuxième étape, trouver des livres à dévorer. Une fois dévorés les livres de la maison, ceux qu'on m'a offerts, les Comtesse de Ségur dans la (très vieille et précieuse) Bibliothèque Rose qui ont appartenu à ma grand-mère, les T. Trilby de ma mère (Ah, Moineau la Petite Libraire, hein Clem?), on fréquente les bibliothèques... La bibliothèque NELL, d'abord. Celle de la Ligue des Familles, ensuite. La première sortie seule que je suis autorisée à faire, vers 10 ans, c'est le quart d'heure de marche qui me conduit à la bibliothèque, avec mon sac de livres. J'y passe pour ainsi dire tous mes mercredis après-midi, à jouer dans la petite imprimerie ou pelotonnée dans les coussins de la "caverne aux histoires" avec des bouquins. Déjà à l'époque, j'adore relire mes livres préférés, et je peux les lire 10 ou 15 ou 20 fois sans problème. Je lis à voix haute pour ma mère, le soir, pendant qu'elle cuisine et s'affaire dans ses casseroles. Je lui lis ainsi de bout en bout "Le livre de Dorrie" de Marilyn Sachs. 
Bon s'il y a un auteur à garder de cette époque, je crois que ce sera Roald Dahl...
3. L'adolescence approche... je découvre de nouveaux bouquins, plus ou moins à l'eau de rose ("La bicyclette bleue" et consorts...) Je continue de me laisser transporter par les livres. Mais LA découverte de mes 16 ans, c'est J.D. Salinger (j'en ai déjà parlé ici, dans un des touts premiers posts de ce blog). 
4. Le suivant dans l'ordre chronologique, c'est Anouilh, dont je dévore le théâtre en commençant par Antigone. Ses paroles grinçantes sur le bonheur ou sur la vie adulte font sans doute écho à Salinger d'une certaine manière et Antigone est à mes yeux une soeur d'Holden Caulfield. 
5. Le lycée se termine et j'entre à l'université ; pour la première fois, j'ai une vraie amie qui partage mes lectures et me fait découvrir les siennes. Elle est une adepte de Julien Green, que je lis avec elle... Oh, Adrienne Mesurat, Moïra... Des héroïnes coincées dans des familles rigides, une part de mystère aussi, toujours. Un regard plutôt noir voire sinistre sur la jeunesse, quand j'y repense. On remplit à deux des pages et des pages de carnets de citations. 
6. Paul Eluard, que je découvre aussi... ce qui me rapproche de mon père, qui en est lui aussi un fervent lecteur et admirateur (la fille d'Eluard s'appelle Cécile et mon père à moi s'appelle Paul...). Je me souviens du jour où j'ai découvert le coeur battant ses oeuvres complètes en deux tomes La Pléiade dans la vitrine d'un bouquiniste de la cité universitaire... je les ai achetées sur le champ. 
7. John Irving, que nous découvrons ensemble, "Le Monde selon Garp" auquel Salinger me conduit (le 4e de couverture indique que "le Monde selon Garp pourrait être aux enfants de la crise ce que l'Attrape-Coeurs a été pour ceux des années 60". )
Je le lis rapidement en VO, ce livre dont Irving a dit espérer qu'il cause "a few smiles among the though minded and break a few softer hearts". (je fais partie des seconds, c'est clair...). Je lirai ensuite tous les autres et la sortie d'un de ses romans est à chaque fois une fête!
8. Il y en a d'autres, bien sûr, à cette période. Karen Blixen. Simone de Beauvoir et les "Mémoires d'une jeune fille rangée"Valérie Valère et "Le Pavillon des Enfants fous" qui me coupe le souffle. Mauriac dont je dévorais les romans achetés trois sous chez les bouquinistes, pendant les périodes d'examen (j'ai lu "Thérèse Desqueyroux" de la première à la dernière ligne, sans le lâcher, un après-midi de soit-disant "bloque" pré-examens...)
9. Je tombe amoureuse et je relis Boris Vian sur les conseils de J. Il me faut cette deuxième lecture pour accrocher vraiment à L'écume des jours qui reste sans doute à mes yeux une des plus belles histoires d'amour, mais aussi d'amitié...
10. Vers la fin de mes études je découvre Annie Ernaux, dont les livres (Une femme, entre autres) et l'écriture me marquent profondément. 
11. Enceinte de celui qui ne s'appelle pas encore Gilles, je me plonge dans Zola. Je m'étais mis en tête de lire pendant ma grossesse TOUS les Rougon-Macquart.  Je n'y arriverai pas mais j'en lis quand même onze... :-)
12. Gloups, plus que trois. Je dois encore citer Romain Gary (Emile Ajar) et La vie devant soi. Un livre indispensable, à mon sens. 
13. Il y a Haruki Murakami aussi, découvert plus récemment, mais dont j'ai lu en quelques mois tous les livres, et si je pouvais apprendre le japonais pour les lire en VO, et bien, ce serait encore mieux. Mon préféré reste "Danse danse danse", qui est depuis plus de deux ans sur ma table de chevet et que je ne me résous pas à ranger dans la bibliothèque. Je m'y replonge de temps en temps, en l'ouvrant au hasard, pour déguster quelques pages.  (Dans la filiation des auteurs, il faut savoir que Murakami est le traducteur en japonais de John Irving... si je ne devais garder que trois auteurs, ce sont ces trois-là : Salinger-Irving-Murakami, dont j'ai lu pour chacun "tous" les livres, et qui restent pour moi les plus importants). 
14. Bon, il faut clôturer, hein. Je passe vite sur Paul Auster, sur TC Boyle, sur I. Allende, sur Ph. Claudel, sur A. Ferney, dont j'aurais des choses à dire. Agnès Desarthe et "Mangez moi" qui se lit comme on mange un bonbon. Sur Emmanuel Carrère aussi, le dernier livre que j'ai achevé c'est "D'autres vies que la mienne" et je sais déjà que c'est un livre qui va compter pour moi. 
15. Encore un mot pour les auteurs de BD. J'ai déjà parlé ici de E. Davodeau et de Lulu Femme Nue. Il faudrait aussi parler de Taniguchi qui m'émeut si fort (Quartier lointain, le Journal de mon Père). De Trondheim et Lapinot, bien plus subtil et profond qu'il n'en a l'air (Aah, Vacances de Printemps, mon préféré je crois). De Rabigliati et de la série des "Paul" dont j'ai déjà parlé aussi. De Sfar et du Chat du Rabbin... du Combat Ordinaire de Manu Larcenet...  

Allez, pour terminer quelques mots pleins de sagesse : 
"Je déteste l'idée de forcer quelqu'un à lire, ou même l'idée que lire soit bon pour la santé ou pour la réussite sociale. Lire est un acte de sécession, on se retire du monde commun, on entre dans un monde parallèle. Il y a là de la protestation. De la rébellion. De l'inconscience. On perd son temps, comme disent les gens efficaces." (Geneviève Brisac)

17 novembre 2010

Soirée magique

Retour sur... La Nuit du Feu, au Domaine de Chevetogne, le dernier samedi des vacances de Toussaint.
Toute une soirée sur le thème du feu, théâtre, jeux, contes, feux d'artifices (3!), bricolages, ateliers, animations...
Tout le domaine décoré de flambeaux, de guirlandes, de torches. Une atmosphère magique! Et pour une fois "jouer avec le feu", ce feu qui les (et nous) fascine, c'est permis...
Nos deux grands (accompagnés chacun d'un copain) ont cuit des châtaignes et des gaufres sur feu de bois, manié la lance à incendie, réalisé avec équipement complet de pompier (casque, veste, bonbonnes) un parcours d'obstacle dans une tente enfumée, fait un parcours d'acro-branches et descendu une tyrolienne dans la nuit...
C'était vraiment chouette... à refaire !

15 novembre 2010

1 an !

Il y a eu des fleurs, des bonbons et des jeux, 
des bulles, du bon vin, 
une guirlande de drapeaux, et des cadeaux. 
Des amis, surtout, et la chaleur d'être ensemble, grands et petits. 
Félix bien entouré a soufflé sa bougie...

et c'est parti pour une 2e année de vie... !

14 novembre 2010

Il y a un an... #3 : Premier regard

Il y a un an, un samedi matin d'automne... Le rencontrer. 
Le 14 novembre de toutes les premières fois. 
 Et depuis, combien de regards, de tétées, de tendresse?

On s'était posé mille questions en l'attendant, 
allions-nous "nous en sortir", garder la tête hors de l'eau avec quatre enfants? 
pourrions-nous avoir dans la famille assez d'espace, de temps, d'attention pour chacun ? 

Il a fait sa place parmi nous, et comment. 
Une année de bonheur... 
Bon anniversaire mon Félix ! 

11 novembre 2010

Anniversaire

Elle a eu quatre enfants en six ans,
trois garçons et une fille,
la petite dernière, moi.

Elle a fait avec nous ces masques et tant d'autres choses,
jeux, histoires, bricolages,
déguisements, "tableaux de vacances", aventures et j'en passe.

Elle ne ressemblait pas aux mères de mes copines et j'aimais ça
(enfin, soyons honnêtes, pas toujours, 
cela me fait sourire aujourd'hui).

Elle a aujourd'hui onze petits-enfants.
Elle leur ouvre les bras et ils s'y jettent,
Mamino est pour eux la plus tendre, la plus accueillante, la plus bienveillante des grands-mères.
Elle les adore et ils le lui rendent bien, chacun des onze,
même les deux petits nés là-bas de l'autre côté de l'Atlantique et qu'elle rend présents tant qu'elle peut.

Je l'aime et ne sais pas toujours comment le lui dire ou le lui montrer,
parce que je suis sa seule fille et qu'elle est ma seule mère 
et qu'entre mère et fille, je crois, c'est toujours compliqué.
Je lui ressemble, je le sais, et pas seulement physiquement.
Nous sommes semblables mais pas pareilles
et nos relations sont loin d'être toujours faciles,
mais elle m'a transmis des valeurs et un regard sur la vie qui me constituent profondément.

Je suis convaincue que c'est une personne dont l'énergie et la générosité sont exceptionnelles,
vraiment, ob-je-cti-ve-ment.

Aujourd'hui, elle a eu 70 ans, nous l'avons fêtée, entourée, 
mais pas assez remerciée je crois, 
et je voulais lui rendre hommage...

10 novembre 2010

Il y a un an... #2

D'autres souvenirs, comme des petites bulles qui remontent à la surface...

L'escalier poncé, vitrifié, peint par mes soins pendant ces semaines de "repos" prénatal (!). Le soir où je l'ai considéré comme "fini" et où avec les enfants on l'a décoré de bougies pour le mettre en valeur, atmosphère magique dans le soir qui tombait.
La soirée "gaufres sans Papa", retenu au bureau.
Le jour où Romane a rassemblé au milieu de sa chambre tous ses animaux en peluche, s'est couchée sur eux pour les arroser de ses larmes, en criant "je ne veux pas que Bidule prenne mes doudous"... 
Le CD de Joe Dassin qu'on écoutait en boucle dans la voiture à cette période, les enfants qui chantaient avec le disque Les petits pains au chocolat.
La visite à la bibliothèque jeunesse du quartier, un jour où je me sentais légèrement euphorique, avec mes caisses de livres, mon gros bidon et mes trois gamins rayonnants, déjà fiers de leur futur petit frère. Les regards sur moi, les sourires que je rendais... que je distribuais.
Les petites voisines (presqu')aussi impatientes et joyeuses que nos enfants.
L'après-midi "soins de beauté et relooking" entre copines, à quelques jours de la fin de ma grossesse. Un des plus beaux cadeaux de naissance que j'aie jamais reçus je crois, et certainement le plus original. Un autre jour plutôt euphorique, d'ailleurs. La surprise un peu effrayée des enfants à découvrir ma "nouvelle tête". Les yeux brillants de mon homme, par contre, quelques heures plus tard, découvrant que sa femme avait rajeuni de dix ans. ;-)
La dernière brocante, entre copines aussi, bourse aux jouets dont j'ai ramené le petit tableau noir qui a servi pour les faire-part.
Mme La Dilettante, à quelques rues de chez moi, son sourire, sa petite déjà dans ses bras, enroulée dans la couverture bleu horizon au point mousse, alors que quelques jours plus tôt on comparait encore nos gros ventres...
Jusqu'au tout dernier jour, mon vélo pour les petites courses dans le quartier.
Le minuscule pyjama en éponge velours taupe, à petits boutons de nacre, rajouté dans la valise le jour de son achat qui était aussi, (et cela je ne l'ai su qu'après, bien sûr), la veille de sa naissance. Il l'a donc porté le surlendemain, ce pyjama, pour rentrer à la maison...

Une grande et belle vague de tendresse qui nous portait et nous enveloppait...

Et Joe Dassin encore :
"Qu'est ce qu'on était fous, 
qu'est-ce qu'on s'en foutait, 
qu'est-ce qu'on était bien"
:-)

9 novembre 2010

Il y a un an...

Il y a un an c'étaient les derniers jours avant sa naissance... 
Des plans faits et refaits pour garder les grands, pour que tout soit prêt. 
Un petit coin de chambre qui devenait le sien, lui qu'on appelait encore Bidule
Un petit lit qui n'attendait que lui...

La valise pour la maternité, refaite dix fois, cent fois (alors que j'y ai passé à peine 24 heures...)
Les touts-petits vêtements soigneusement choisis, pliés et dépliés, respirés, en rêvant à notre rencontre...
Les journées douces et si calmes une fois le congé de Toussaint passé, 
les enfants retournés à l'école, et l'homme au boulot... 
L'impatience qui commençait à monter...
Dans un début de semaine où la rentrée est bien là, entre les exigences du boulot et celles de la maison, je repense beaucoup à ces moments-là... 
J'ai passé presque six mois à la maison, à attendre "Bidule", puis à prendre soin de Félix, de ses deux frères et de sa soeur, de son Papa et de moi :-)   Parenthèse enchantée, j'en ai déjà parlé ici... Ces jours-ci cela fait sept mois que j'ai repris le boulot... La transition à mi-temps, prévue pour un an, est en phase d'achèvement... Mais comme je l'écrivais ce soir chez Marie, les souvenirs de ces moments-là sont comme un petit feu de braises qui brûle et nous réchauffe encore... 

3 novembre 2010

Vacances de Toussaint #2 : L'automne à W.

L'air frais qui pique et rougit les joues. Les petits matins dans la brume. Le grand calme du village, ses petits bruits, un chien qui aboie, le train qui passe au loin.
Sortir. Faire un feu dehors, ramasser des pommes dans le verger voisin, sauter dans les flaques, courir sur les petits chemins de la forêt.
La douce chaleur du poêle à bois au retour.
Le soir qui tombe tôt, longues soirées sous la lampe : uno, scrabble, memory. Se retrouver.
Des images, des couleurs, des lumières pour se remplir les yeux...