Un an

Il y a un an, mon premier message.

Pour la première fois de ma vie, je m'expérimentais en mère au foyer pour un peu plus que les quelques semaines de l'accueil d'un tout-petit. Et je découvrais que j'adorais ça. Le calme de la maison le matin après l'envolée de mes moineaux. Les tête-à-tête avec mon tout-petit. Les retours tranquilles de l'école. Les bons goûters. Ce blog est né là, dans ce cocon où j'hibernais avec Félix. De ce petit 4e aussi, accueilli chez nous avec tant de bonheur, même si ce n'était pas raisonnable. Des moments que je trouvais beaux, que je voulais savourer, que je voulais inscrire dans la mémoire de la famille. L'esthétisation des jours.

Et puis il y eu un grand coup d'air du large pour secouer tout ça. Le démarrage à la crèche. Le retour au boulot. Les vacances. L'entrée de Gilles en secondaire. Une rentrée à cent à l'heure. L'automne puis l'hiver qui s'installent.

Et nous voilà, un an plus tard. Un vendredi soir après une semaine chargée. L'homme ne sera pas là avant le milieu de la nuit. La maison est en désordre. Le repas est en retard. Gilles a refusé de partir à son entraînement de foot, parce qu'il en avait plein le dos de sa semaine. Moi aussi (mais impossible, pour moi, de tout planter là). Félix est fatigué et pleurniche, je sais que je ferais mieux de le mettre au bain plutôt que de rester sur mon ordi en faisant mine de ne pas l'entendre. Demain boum d'anniversaire de Romane, six copines restent loger et elle est déjà surexcitée, courant dans tous les sens, s'entraînant au karaoké et posant 50 fois les mêmes questions. Ce qui pourrait m'attendrir m'exaspère. J'avoue que j'ai hâte que tout le monde soit au lit. On est loin de la douceur du quotidien. Drôle d'ambiance pour mes un an de blog !

Mais si à certains moments je suis en plein questionnement sur le sens de garder ouverte cette petite fenêtre quand j'ai si peu de choses intéressantes à montrer (moi qui ne sais ni coudre ni tricoter et qui admire quotidiennement vos créations!), et qui vis à un rythme accéléré, je voulais profiter de cet anniversaire pour vous remercier, visiteurs et visiteuses du quotidien. De vos commentaires que j'espère et apprécie toujours. De vos encouragements. De vos visites sur la pointe des pieds aussi, Messieurs, Mesdames, Mesdemoiselles les plus timides, les silencieux. J'ai longtemps été comme vous.

Merci, vraiment. Et à bientôt. Sur le pont, hein, comme d'hab', en espérant un peu de douceur dans l'air.